2- Origine du costume Dida
Des témoignages des anciens, il ressort qu’il n’y a pas de mythe d’origine pour expliquer l’apparition de ce tissu sans le système vestimentaire Dida.
L’histoire
de cette étoffe serait liée à celle du peuple dans la
quête d’un mode d’accoutrement adapté à son
environnement.
Ces étoffes doivent leur existence à l’abondance du raphia
dans la région où il existait à l’état sauvage.
La dénomination «gnigblélokoui» ne vient que pour
désigner la matière végétale dont la fibre a servi
à confectionner le tissu.
En effet, le préfixe « gnigblé » vient de «
gnigbéli » qui signifie raphia et « lokoui » sert
à désigner le pagne. Nous venons donc de constituer le nom de
l’étoffe « gnigblélokoui » : pagne de raphia.
L’art des fils entrecroisés n’a pas connu une adhésion
populaire en pays Dida. Ici, contrairement aux autres contrées ivoiriennes,
où l’on trouve les hommes comme maître de ce métier,
ce sont les femmes qui exécutent le travail tout entier.
Les hommes se contentaient du « lokouizo » (expression qui sert
à désigner un pagne usagé), sorte de cache-sexe fait
de fibres de raphia tissé par les femmes, ou en « godè
» (écorce de bois battu) qui servait aussi d’éponge
et de sac de voyage. Bien plus tard, sous l’influence des Boulés
et par souci d’exotisme, ils optent pour le « djaolé »
et le « wadjablacon » dont le port était un titre de richesse.
Ce métier des fils connaîtra donc une expansion dans le rang
des femmes puisque étant les premières concernées, ce
qui valu à ce tissu la seconde dénomination de « wonnonlokoui
» qui signifie pagne des femmes, dénomination propre à
ce tissu qui dans son utilisation originelle servait de cache-sexe aux femmes
Dida.